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japa

La pratique du Mantra Japa

Le japa consiste en la répétition d’un mantra court comme support de méditation. Il permet de canaliser le mental sur un objet de contemplation. Le nom évoque la forme de même que la forme appel le nom. C’est la manière dont notre mental fonctionne. Si nous évoquons un objet, aussitôt sa forme apparaît dans notre esprit. En répétant le nom des différentes divinités nous invitons les qualités qu’elles représentent à prendre forme en nous, par la répétition nous invitons ces potentiels à se réveiller et à fleurir dans nos vies. Tant que le mental est occupé à la répétition et à l’écoute de ces noms, il n’est pas lancé sur les rails des associations d’idées, les pensées parasites, les ruminations, les imaginations sont tenues à distance. On creuse alors un sillon dans lequel le mental peut glisser pour rentrer dans des strates d’intériorisation plus profonde.

On distingue 4 formes de japa:

vaikari japa : le japa à haute voix 
pour lequel on utilise la voix parlée. La répétition est donc sonore sur l’expiration.
C’est la forme la plus simple et la plus accessible du japa. Il est difficile de perdre le fil quand on vocalise le mantra.  

upāṁśu japa : le japa murmuré
où le mantra est chuchoté, à peine audible pour quelqu’un qui passerait à proximité. La répétition peut se faire sur les phases d’expiration et d’inspiration.

mānasika japa : la répétition mentale
où la répétition se fait mentalement calée ou non sur le cycle respiratoire. Elle peut se faire en assise immobile, ou en marchant ou lors de toutes nos activités quotidiennes. C’est comme un programme qui tourne en arrière-plan des activités journalières.

ajapa japa : la répétition spontanée
quand le mantra a été suffisamment répété, sa répétition se fait intérieurement sans que le pratiquant ait à déclencher le processus, l’attention peut alors venir sur reposer dans l’écoute intérieure du mantra qui se répète.

Ces 4 formes ne sont pas indépendantes les unes des autres. Elles constituent plutôt des phases d’intériorisation progressive à mesure que la pratique s’installe. On pourra ainsi quand les pensées reprennent le dessus revenir à une phase précédente pour permettre à nouveau de canaliser le mental sur la répétition à un niveau plus facile.

Vous pouvez choisir de répéter un mantra qui vous appelle. Le japa nécessite une connexion, une affinité particulière avec la forme vibratoire qu’il représente.  La répétition doit être régulière, faites avec sincérité, elle nécessite la dévotion (bhakti) et la foi (śraddha). Vous devez croire dans le potentiel de cette pratique. Si vous avez l’envie de répéter un mantra c’est que quelque part en vous ces deux qualités sont présentes et ne demandent qu’à croître.

Le japa transforme la nature du mental, le purifie. Même une répétition mécanique aura de l’effet. L’effet sera d’autant plus important qu’on aura une compréhension du sens du mantra et que l’attitude (bhāv) sera pure et emplie d’amour. Le japa remplit le mental de « sattva » la qualité de pureté, de transparence. Il apaise et renforce le système nerveux. Il développe la détermination, l’introspection. Eventuellement le japa débouche sur le darśan, c’est-à-dire la vision de la forme présente dans le mantra. Par la constante répétition, les qualités de la divinité s’imprègnent dans toutes les strates de notre système et nous irradions ces qualités. Il n’y a alors plus de différence entre le méditant et l’objet de la méditation, entre le penseur et la pensée, entre celui qui honore et ce qui est honoré. On peut alors parler d’unité ou de samādhi.